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En tant que parent, vous traversez une période où votre enfant négocie tout, toute la journée. Il est important de laisser l’enfant exprimer ses envies, ses choix et ses préférences. L’expression de son opinion contribue à la construction de sa personnalité, il est donc primordial que le parent ne le fasse pas taire. Mais alors comment faire pour stopper la négociation bien souvent oppressante tout en aidant votre enfant à développer sa personnalité ?
Voici 6 points cruciaux qui vont vous permettre de ne plus subir la négociation. Vous pourrez alors la gérer et en être acteur avec plaisir. A l’opposé de la frustration, votre enfant se sentira valorisé grâce à cette méthode.
La négociation doit être intéressante
Lorsqu’elle ne l’est plus, vous en devenez victime. Pour savoir si elle est intéressante, il faut d’abord vous y intéresser. Prenons un exemple typique : Votre enfant demande à regarder la télé, la tablette ou l’ordinateur. Avec ces phrases que l’on connaît tous : « Allé stp Maman (ou Papa), je peux regarder la tablette, allé stp Maman, je peux regarder la tablette, allé… ».
Ces phrases vous assomment, vous envoûtent, vous irritent, à chacun son sentiment. Mais surtout elles vous empêchent de placer une vraie réponse, hors mis un Oui à peine assumé et pourtant très bien reçu par l’intéressé. Alors voici 4 étapes dont la 1ère va vous permettre de prendre la main et d’intéresser votre enfant (lui qui n’attend qu’un Oui) :
- Apprenez à connaître votre enfant en posant des questions sur les modalités de sa préférence. Par exemple : Tu préfères la tablette ou l’ordinateur ? Tu préfères sortir avant ou après avoir regardé l’écran ? Quelle vidéo préfères-tu en ce moment ? Etc.
Et en l’interrogeant sur ses réponses : Ah oui ? Pourquoi ? C’est un héros ou une héroïne ? Etc. - Ouvrez le débat : Qu’est-ce qui te fait penser cela ? A quels moments de la journée préférerais-tu la tablette, l’ordinateur, la télé ? Qu’est-ce qui te plaît chez ce héros ? Tu aimes aussi les musiques de cette série ? Etc.
- Alimentez la conversation en apportant des nuances, en disant ce que vous pensez vous aussi de ce sujet (de manière large, sans vous limiter au sujet de départ qui concernait uniquement votre enfant dans la situation du moment)
- Revenez à la situation qui vous concerne et expliquez votre point de vue et les raisons de votre décision.
N’hésitez pas à modifier ou nuancer votre décision de départ
Parler avec votre enfant vous aura donné une meilleure visibilité sur les éléments de la situation en question et vous aura permis d’aller voir de plus près les points favorables et les nœuds en vous. Vous réaliserez peut-être que votre décision de départ, qui a en partie donné lieu à cette négociation, n’était pas tout à fait la bonne.
Vous pouvez la modifier sans crainte.
La modifier vous ferait même gagner en crédibilité et en autorité. Et votre enfant s’en sentira grandi et intéressant. C’est ainsi que la confiance entre vous deviendra plus forte. Vous verrez par la suite que votre enfant aura naturellement envie de venir vers vous pour discuter sans passer par la négociation !
Attention à ne pas tomber dans des explications sans fin
Expliquez le cadre que vous donnez à votre enfant. Par exemple : «Nous rentrons de promenade, tu peux maintenant aller sur l’écran jusqu’au dîner car davantage ne serait pas bon pour ta santé».
Donnez de la liberté à votre enfant dans ce cadre : A lui de choisir quel écran, la vidéo ou le jeu, et son organisation. Rappelez-lui votre disponibilité. «Sachant que tu dois être douché pour le dîner et que c’est difficile de décrocher seul de l’écran, n’hésite pas à m’appeler, je viendrai t’aider»
Assurez-vous de ne pas être en train de faire un « caprice ».
Deux chemins peuvent mener le parent à faire un « caprice » :
- Le 1er se trouve dans certaines situations où l’opposition de notre enfant peut nous heurter dans nos essais de fermeté ou d’autorité.
Et la conversation, ressemblant à « Non » « Si » »Non » « Si » « Non », peut enfermer le parent dans une forme de rigidité où l’objectif est de gagner sans plus savoir pourquoi. - Le second se trouve au cœur de nos envies personnelles. Il peut arriver par exemple qu’une maman ait très envie que son enfant mette tel vêtement pour une occasion. Si le choix de l’enfant s’avère différent, cette maman viendrait à être contrariée et ne parviendrait pas à lâcher son envie. Dans ce cas, il s’agit d’envies personnelles où celle de l’enfant a autant de valeurs que celle de l’adulte.
Vous assurer que vous n’étiez pas en train de faire un caprice vous permettra d’être sûre de prendre la meilleure décision.
Ne rentrez pas dans le conflit
Une fois ces nœuds écartés, vous pouvez êtes sûr de votre décision et par conséquent d’être tout à fait bienveillant. Vous aurez donc beaucoup plus de facilité à faire preuve de self-control et à parler avec douceur : « Tu as le droit de ne pas être satisfait mais cela ne changera rien car je suis sûre d’avoir pris la meilleure décision pour ton bien-être, parce que je t’aime ».
Pour ne pas creuser le conflit ou rester sur la frustration, amenez-le vers la suite en évoquant le plaisir qu’il va prendre, même s’il s’agit d’une contrainte. Par exemple, après la préparation du matin pendant laquelle il n’a pas le droit de regarder d’écran, amenez-le à penser au trajet où il pourra faire ce qu’il aime (faire la course ou des pas chassés si vous y allez à pied, écouter sa musique préférée en voiture, etc).
Et surtout, il pourra éprouver plus de plaisir en retrouvant son écran après sa journée d’école.
Ainsi, vous allez élargir son champ de pensées et lui permettre de ne plus être focalisé uniquement sur cette envie non assouvie (même s’il continue à ronchonner dans un1er temps !)
Laissez-le expérimenter
La négociation où chacun reste sur sa position, peut dans certains cas, amener à la crise car l’enfant a besoin d’expérimenter par lui-même pour comprendre.
C’est pourquoi, pour l’éviter, quand vous le pouvez, faites l’expérience de donner votre point de vue à votre enfant et de lui accorder de faire à sa manière. Par exemple, votre fille veut absolument mettre la robe d’été achetée en avance, or le froid printanier est encore trop présent pour l’y autoriser. Vous pouvez l’accompagner dehors quelques instants habillée de sa jolie robe pour qu’elle s’aperçoive de la réalité.
Votre enfant reviendra vers vous en ayant constaté que ça ne fonctionne pas et qu’elle a froid. Cette méthode ne génère ni frustration ni crise. Et votre enfant se sentira considéré et grandi. Qu’il s’agisse de la méthode de la discussion ou de celle de la discussion + expérimentation, vous pouvez avoir l’impression de manquer de temps pour les appliquer souvent. Or, vous pourrez constater rapidement que vous gagnez en temps mais aussi en énergie en comparaison aux situations que vous connaissez aujourd’hui avec crises et frustrations.
En suivant ces conseils, vous réussirez à changer la négociation subie en conversation choisie, vous connaîtrez beaucoup mieux votre enfant (que souvent on imagine bien plus qu’on ne connaît), vous serez plus juste vis-à-vis de vous-même et de votre enfant dans vos prises de décisions, et pour finir vous pourrez vous féliciter d’avoir mis un terme aux frustrations de votre enfant et aux conflits dans la famille.
*Les exemples que je vous donne sont à adapter en fonction du sexe et de l’âge de votre enfant et bien-sûr de votre personnalité.
Je vous rappelle que votre famille est unique tout comme les situations que vous vivez, des conseils précis et adaptés peuvent vous être donnés en parallèle de ces articles.